Historique de l'association

Le Vieux-Liège naît à la fin du XIX siècle, après que se furent constituées deux sociétés savantes : l’Institut archéologique liégeois(1850) et la Société d’Art et d’Histoire du Diocèse de Liège (1880). Le 20 février 1894, deux amis, émus par le détériorations que subissent – déjà – le patrimoine liégeois, se réunissent pour fonder ce qui s’appellera bientôt le Vieux-Liège. Charles Florenville est peintre héraldiste, Charles Comhaire, âgé de vingt-cinq à peine, exerce la profession d’avoué. Ainsi, les premiers jours de l’association sont marqués du double sceau de la tradition et de la jeunesse. La première campagne s’efforce de sauver la maison Porquin, un superbe édifice renaissance, habité un temps par Ernest de Bavière, qui constitua le noyau du futur hôpital de Bavière. Combat perdu, l’immeuble est démoli. Loin de se décourager, Comhaire fourbit ses armes et fonde le Journal du Vieux-Liège. Il y développe, à longueur de pages des articles consacrés à la défense du patrimoine urbain, et des sites du Pays de Liège. L’intention s’affiche nettement : la jeune société entend sortir des murs, son action englobe toute la province, et même au-delà. Outre le patrimoine, le journal consacre ses pages à la dialectologie, au folklore, à l’archéologie et à l’histoire. Dans le même temps, le président du Vieux-Liège rassemble les éléments d’un musée dans le local de l’association situé rue Agimont. Ils formeront la base du futur Musée de la Vie Wallonne. Par-là, le Vieux-Liège signifie que les objets quotidiens ou artistiques du passé doivent être défendus et illustrés au titre de patrimoine mobilier. Jusqu’à sa mort, en 1931, Comhaire, qui a démissionné de sa charge de magistrat, pour se mieux consacrer à l’association, parcourt le pays de Liège à la tête de balades qui remportent un succès jamais démenti.

Le Vieux-Liège a remporté des batailles essentielles en sauvant la maison Havart, le palais Curtius, les hôtels de Grady en Hors-Château et d’Ansembourg en Féronstrée. Sous la présidence de Rodolphe de Warsage (Edmond Schoonbroodt), le Vieux-Liège, après le Bulletin (1932), crée la Chronique touristique (1936). Durant quatre ans, elle y développera commentaires et propositions de promenades au pays de Liège. Cette chronique prolongeait dans ses colonnes l’initiative prise , entre 1900 et 1914, par Charles Comhaire : la création de sentiers balisés en Hesbaye, en Condroz, en Ardenne, en pays de Herve, et même dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, et ce sur près de 500 km.

Interrompues par la deuxième guerre, ces promenades se poursuivent tous les quinze jours, et ce jusqu’en 1993.

En 1946, La Chronique succède à la feuille bimestrielle, qu'avait précédé la Chronique touristique. Elle se fait l’écho des mesures prises pour la défense du patrimoine, rapporte les renseignements pratiques, établit les calendriers d’activité. Ces années sont marquées par de grandes présidences durant lesquelles se croisent universitaires et érudits remarquables : Louis Gothier (1946-1956), docteur en Histoire ; Georges Hansotte (1957-1980), conservateur des Archives de l’Etat à Liège ; Fernand Robert ; Jacques Stiennon, professeur à l’université de Liège ; Roger Deville et, enfin, Robert Francotte, architecte au patrimoine, suivi de Joseph Delhaxe, un érudit enthousiaste qui sut rassembler toutes les compétences.

Les années septante furent des années fortes pour l’association. Elles se marquèrent par la construction de la cité administrative qui bouleversa les quartiers historiques de Féronstrée et de Potiérue. En 1992, le sauvetage de la place Saint-Lambert constitua la grande victoire de l’association. Il fut à l’origine de SOS mémoire de Liège où s'illustra, parmi d’autres, Madeleine Mairlot.

La Chronique prit de nouveaux habits en 2011 pour devenir l’organe de liaison entre le Vieux-Liège et SOS mémoire de Liège. Sous la présidence de Joseph Delhaxe furent remportés deux éclatants succès : la reconversion du bassin de la Sauvenière et l’aménagement plus conforme du nouveau Curtius. Hélas, malgré toutes les actions entreprises, la maison Rigo fut démolie. Mais les combats se poursuivent : la porterie du Val-Saint-Lambert, le quartier Sainte-Catherine, le porche de Saint-Jean, etc

Société militante, aux premières lignes pour la défense du patrimoine, le Vieux -Liège ne néglige pas pour autant sa vocation culturelle qu’elle développe au travers de ses revues La Chronique et surtout le Bulletin. En 2019, il était réparti en dix-sept tomes comptant près de dix mille pages, un millier d’articles signés par les meilleures plumes, et les plus autorisées, d’aujourd’hui et de naguères : Etienne Hélin, Roger Pinon, Paul Harsin, Bruno Dumont, parmi d’autre. Et cela continue ! La bibliothèque abrite dix mille volumes, un fonds unique pour la connaissance historique du pays de Liège, une photothèque exceptionnelle léguée par Jean Francotte. Notons aussi la présence du VIeux-Liège au sein des Retrouvailles organisées chaque année en septembre et sa participation aux journées du patrimoine sous la forme d’un théâtre des rues. Enfin, les balades guidées dans Liège, les conférences qui reprendront en 2024.

Le Vieux-Liège poursuit sa route, originale comme le voulaient ses fondateurs, alliant l'action, la réflexion, la vulgarisation et la recherche.

Oui le Vieux-Liège a de beaux jours devant lui, à condition de le vouloir, de ne pas baisser les bras, de transmettre, si vous le voulez bien ! Si vous reprenez le flambeau...

Rien aymez s’il n’est cognu… Rien aymez s’il n’est transmis…